Philippe Picot de Lapeyrouse (1744-1818) a marqué la botanique des Pyrénées est présent dans le manuscrit d’Houbigant au travers d’une planche gravée exceptionnelle représentant un Saxifrage longifolia au plus fort de sa floraison.

Saxifrage longifolia, par Picot de Lapeyrouse
Saxifrage longifolia, par Picot de Lapeyrouse

Avocat, puis naturaliste, homme politique, professeur d’histoire naturelle, il exerça en 1768 une charge d’avocat général à la Chambre des eaux et forêts du Parlement de Toulouse, et s’adonna à l’histoire naturelle en parcourant les Pyrénées. Ramond de Carbonnières relatera, dans ses Voyages au Mont-Perdu (1802), des excursions botaniques qu’ils firent ensemble par la suite. La mort de son oncle en 1775, qui lui lègue sa fortune et ses terres, le titre de baron de Bazus et de Lapeyrouse, lui permet d’abandonner la magistrature pour se consacrer entièrement à l’histoire naturelle. Rapidement élu membre de l’Académie de Toulouse, correspondant en 1780 de Louis Daubenton (1716-1800) à l’Académie royale de Paris, il est élu en 1785 membre étranger de l’Académie royale de Stockholm (Suède) et correspondant de la Société royale d’agriculture de Paris. En 1790, il est président de l’administration du district de Toulouse, charge dont il démissionne deux ans plus tard.

Il fonde une école de peinture, un observatoire, un cabinet de physique et de chimie… 

Emprisonné sous la Terreur (il est arrêté à la fin de l’été 1793), il ne recouvre sa liberté qu’après le 9 Thermidor et est député pendant les Cent-Jours. Successivement inspecteur des mines de la République en 1794, professeur d’histoire naturelle à l’École centrale de Toulouse en 1796, puis à celle de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Elu maire de Toulouse le 6 mai 1800, charge qu'il occupe jusqu'en 1806, il est aussi nommé directeur de son Musée d'histoire naturelle et de son jardin botanique. Il terminera sa carrière comme professeur d’histoire naturelle (il est le premier occupant de cette chaire à sa création en 1810) et doyen de la Faculté des Sciences de l’Université impériale de Toulouse (en 1811). Il fonde une école de peinture, un observatoire, un cabinet de physique et de chimie…    

Son ambitieux projet, Figures de la flore des Pyrénées (1795-1801), dont chaque volume devait renfermer cent planches coloriées divisées en décades, est resté inachevé. Les frais énormes occasionnés l’ont conduit à en interrompre la publication dès la moitié du premier volume alors que le second était écrit et que 200 planches étaient prêtes. La seule parution existante est presque exclusivement consacrée à une Monographie des Saxifrages illustrée de quarante-trois planches coloriées, dont l’épreuve qui orne le manuscrit Houbigant.

Figures de la flore des Pyrénées, par Picot de Lapeyrouse
Figures de la flore des Pyrénées, par Picot de Lapeyrouse.
Bibliothèque municipale de Toulouse

 

Hélène Saule-Sorbé, Professeur des Universités en Arts plastiques
Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3

 

Pour en savoir plus

« Les botanistes de la Flore pyrénéenne », Revue-dossier Les feuilles du Pin à crochets n° 9, Pau, février 2010, p. 155. Le contenu de la notice ci-dessus provient pour l’essentiel du texte de Jean-Jacques Amigo et d’André Baudière.