Ingénieur chimiste de formation, ce Britannique (1828-1906) fait ses premières preuves en photographie vers 1851, en pratiquant le procédé au collodion de Scott Archer, à partir de négatifs sur verre enduits de solution sensible qui adhère au verre grâce à son mélange avec du coton poudre. Atteint d’une maladie de poitrine, il est obligé de quitter Londres et passe à Pau un premier hiver en 1853-1854, où il se lie avec Stewart et Heilmann, composant ainsi le fameux trio palois pionnier de la photographie primitive. Il se fixera durablement à Bagnères-de-Bigorre à partir de 1856. Il est du trio de “l’école de Pau”, celui qui séjournera le plus longtemps au cœur des Pyrénées, et qui les photographiera le plus, vivant en partie de la vente d’images, via l’édition photographique en planches séparées ou albums.

Atteint d’une maladie de poitrine, il est obligé de quitter Londres et passe à Pau un premier hiver en 1853-1854.

Portrait de Farnham Maxwell Lyte
Portrait de Farnham Maxwell Lyte. Source : Wikipedia

Il fournit en effet à l’imprimerie photographique de la Maison Heilmann, puis de Marx (éditeur à Pau), un grand nombre de ses clichés. Nous rencontrons notamment sa vue du Pont de Bétharram dans le volume 2 du Journal Houbigant.

Pont de Bétharram, par Maxwell Lyte. Tome 2, non paginé
Pont de Bétharram, par Maxwell Lyte. Tome 2, non paginé

D’une ingéniosité sans relâche dans le perfectionnement des produits photographiques, communiquant ses mises au point (substitution du papier au coton dans le collodion, cirage du papier, collodion instantané, collodion à la métagélatine, virage au phosphate d’or, etc) et ses stratégies (ciels rapportés consistant à superposer sur une même vue des ciels différents) à la presse spécialisée (La Lumière, le BSFP ou Bulletin de la Société Française de Photographie, le Britih Journal of photography), exposant de magnifiques épreuves dans les diverses capitales européennes (Paris, Londres, Bruxelles, Amsterdam où il obtient une médaille d’argent en 1855).

Chapelle de Héas, par Maxwell-Lyte
Chapelle de Héas, par Maxwell-Lyte. Bibliothèque patrimoniale de Pau, cote PHA58

Il réalise des superbes clichés en altitude (Brèche de Roland en 1857) et, passionné d’astronomie, photographie le 18 juillet 1860 l’éclipse du soleil depuis le pic du Midi de Bigorre. Son travail est fort apprécié par le critique Ernest Lacan (Esquisses photographiques, Moniteur de la Photographie).

Il fera le suivi photographique du chantier du pont Napoléon à Saint-Sauveur avec son élève Sajous. Acquis à la cause du pyrénéisme, il est co-fondateur, au côté de son grand ami Henry Russell, de la Société Ramond à Bagnères-de-Bigorre. Il quitte cette ville vers 1866-1867, et il semble que la majeure partie de son équipement et de ses plaques ait été détruite lors de la Commune en 1871, alors que Lyte résidait à Paris.

Pic du Midi d'Ossau, par Maxwell Lyte
Pic du Midi d'Ossau, par Maxwell Lyte. Bibliothèque patrimoniale de Pau, cote PHA135

 

Hélène Saule-Sorbé, Professeur des Universités en Arts plastiques
Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3

 

Pour en savoir plus

  • Bulletin de la Société Ramond, n° 1-2, 1906
  • H. Saule-Sorbé, “Les Pyrénées photographiées de Farnham Maxwell Lyte”, in Bulletin de la Société Ramond, Année 2004, 139e année, Bagnères-de-Bigorre, 2005, pp. 103-129
  • Pyrénées en images, de l’œil à l’objectif, 1820-1860, catalogue, Musée national du château de Pau, RMN, 1995.• Pyrénées, voyages photographiques de 1839 à nos jours, sous la direction d’H. Saule-Sorbé, Editions du Pin à Crochets, Pau, 1998.
  • Fonds Musée Pyrénéen, Lourdes ; BNF Paris, Musée d’Orsay Paris, Société française de Photographie, Paris ; Société de Géographie, Paris.