Edouard Henri Théophile Pingret (1788-1875)
Issu d’une famille fortunée, Édouard Pingret s’est formé à la peinture auprès du grand David, peintre d’histoire et de portrait lié à l’épopée napoléonienne, et de Jean-Baptiste Régnault, (1754-1829), artiste néoclassique collègue de David (1748-1825). Il continue à apprendre dans le cadre de l'Académie Saint-Luc à Rome. Il fait ses armes de portraitiste avec un portrait de Napoléon 1er en 1808, et montre régulièrement des œuvres au Salon de Paris à partir de 1810. Il enseigne alors à l’école royale de Saint-Quentin, ville où il est né et, à la belle saison, voyage en Suisse, en Italie et se rend dans les Pyrénées en 1833. Il n’est pas insensible à la composante paysagère que ces montagnes peuvent fournir aux décors de ses fonds de portraits. Une collection particulière compte ainsi le portrait d’une bourgeoise, en tenue de voyage, posant devant le lac d’Oo. Pingret peint à l’huile des scènes de genre pyrénéennes qu’il présente au Salon : Le Bénédicité, mœurs des Pyrénées en 1848 ; Un mariage à Pau en 1849. En 1834, il publie chez Gihaut à Paris le célèbre recueil Costumes des Pyrénées concernant Laruns, Eaux-Bonnes, Eaux-Chaudes, Barèges, etc. Composé de 40 planches, soigneusement mises en couleurs, il présente les Pyrénéens dans leurs tenues pittoresques vaquant à leurs occupations. Elles foisonnent de détails bien observés et constituent en ce sens un précieux témoignage ethnographique. Il est à noter que le contexte paysager est discrètement évoqué au trait monochrome, parfois passé au lavis de couleur très léger, sorte de convention graphique commune à Devéria, Ferogio et Pingret, trio qui s’est particulièrement distingué dans le genre du costume.
Dans la suite de la carrière de ce peintre, le voyage et les lointains prendront une importance décuplée, puisqu’il part en 1851 pour Mexico, s’y établissant pendant quatre ans. Les scènes de genre qu’il y fixera assureront le succès élargi de sa production.
Hélène Saule-Sorbé, Professeur des Universités en Arts plastiques
Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3
Pour en savoir plus
* Marguerite Gaston, Images romantiques des Pyrénées, Les Amis du Musée pyrénéen, Pau, 1975